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Pérégrinations d'un Bookcrosseur

jeudi, décembre 28, 2006

Visite du Squat Rhino à Genève


Cédric Le Borgne avec qui je suis en contact, m'a convié un soir au squat Rhino (où il loge) pour participer à une séance de projections de courts métrages.

Ce squat dont tous les médias en parlent, que je passe devant au moins deux à trois fois par semaine mais dont je ne soupçonne même pas la nature des activités qui y sont données. Mine de rien ce complexe accueille dans les septantaines de personnes. Une association a été crée en conséquence pour s'occuper des problèmes administratifs comme pour encaisser les loyers, payer les divers fournisseurs et créanciers.

Cédric m'a fait visité sa piaule, qu'il a eu parce que c'est vacant pour la période qui coïncide avec son séjour genevois. J'ai été présenté aux co-locataires de son appartement. La peinture des murs d'une des chambres a retenu mon attention. Faite de gribouillis mais le résultat est frappant car assez original. J'ai pas osé prendre une photo car je ne suis pas assez gonflé pour le faire et en plus c'est sombre.

Au programme une dizaine de courts métrages réalisés par des cinéastes comme vous et moi (car chacun peut venir avec sa réalisation), mais généralement des étudiants de l'Ecole des Beaux Arts.

En l'honneur de Cédric Le Borgne, ses tournages furent présentés en tout premier: "Viens m'embrasser" (tiré d'un journal intime, avec comme fond musical la musique du même nom de Juglio Eclesias) et "Le fauteuil".

"Le fauteuil" est une performance réalisée à Toulouse en février et mars 2001, qui consiste en tout et pour tout: un fauteuil et une vitrine. Une personne du public est invité à s'installer dans le fauteuil avec un stylo et un casque (pour écouter de la musique et créer une ambiance privilégiée). De l'autre côté de la vitre les passants. "Dedans" et "dehors" se communiquent ou non par tous les moyens: à travers les gestes, un morceau de papier sur lequel on s'écrit des messages ou l'indifférence (on voit un patineur passant et repassant à maintes reprises devant le fauteuil). C'est une expérience visuelle, sonore et interactive qui mènera "la personne dans le fauteuil" et "la personne dehors" dans un voyage intime, où ils le souhaitent.

En ce qui concerne les autres court-métrages, ce qui m'a le plus frappé en premier c'est que les cinéastes sont toutes des femmes et la plupart sont étudiantes de l'Ecole des Beaux Arts. La bouffe est un thème qui revient souvent. Dans "Dinnérotique" réalisé par Tamaïti Torlasco (à l'occasion de sa présentation de diplôme), le manger est réduit à sa simple expression sensuelle.

"Bouffe-moi" (de Amanda Cortés): style différent. En pleine nuit une femme se lève, et bouffe tout ce qu'elle trouve dans son frigo, casse tout puis s'enferme dans le frigo. Elle se ronge les ongles, s'étouffe à un certain moment, puis s'endort dans le frigo jusqu'au matin. L'équivalent de "La grande bouffe" en solitaire quoi.

"L'argent c'est mieux que Dieu" (Amanda Cortés): on assiste à une scène de quelqu'un qui bouffe des billets de mille francs suisses. L'histoire n'est pas que ça bien évidemment.

Cette soirée au Bistrok est intéressante du point de vue culturelle et sociale, plutôt relationnelle que culturelle. J'ai pu partager des points de vue intéressants et rencontrer beaucoup de gens sympas. On voit les films mais le virtuel et la réalité s'entrecroisent puisque les acteurs sont aussi présents à la séance. Des acteurs inconnus pour la plupart mais qui jouent leurs rôles à merveille.

Cool comme ambiance, quoique j'ai été à un certain moment, suffoqué par la fumée.

A gauche: après la projection un jeune accordéonniste nous fait écouter de la bonne musique.

Cette sortie m'a fait du bien pour changer d'esprit et me relâcher de mes tensions professionnelles de ces derniers jours. Discuter avec des interlocuteurs attentifs et ouverts au dialogue nous procure plus qu'une détente.

Donc pour ceux qui s'intéressent ce sont les jeudis ces courts métrages. A partir de l'année prochaine ce sera mardi, et la formule sera un court métrage avant le film. Profitez en avant que le squat ne se ferme pour des raisons que tout le monde sait.


Bistrok
24, bd des Philosophes
Genève /
Tél: 022 329 33 95

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mercredi, décembre 27, 2006

Les 1001 demeures (théâtre)

Cet article a été rédigé dans le cadre de mes activités avec le magazine Murmures.

Les 1001 demeures est une adaptation du premier chef-d'œuvre romanesque de S. Corinna Bille (Théoda, 1944) et le texte intégral de "En forme de Véronique" de Suzi Pilet. Cette pièce, créée et interprétée par Monique Décosterd, est une mise en miroir de l'oeuvre de deux femmes qui se sont rencontrées et ont partagé des moments forts de leurs vies.

Par cette adaptation, Monique Décosterd a rendu hommage, à sa façon, à deux femmes, ses muses, qui ont marqué son parcours artistique et été pour elle une source d'inspiration intarissable.

La scénographie est hyper simple mais le talent chorégraphique de l'actrice et son mimique, ses gestes, ont fait parler les plus simples objets de tous les jours. Résultat: un effet enchanteresque inouï. Le public en est tout émerveillé.

En ce qui concerne l'ambiance, ce spectacle s'est déroulé dans un cadre familial. La petitesse des lieux crée un lien intime entre l'actrice et son public. Et c'est dans cette atmosphère chaleureuse que les spectateurs sont conviés, à la fin de la représentation, au cocktail en l'honneur de l'anniversaire de Suzi Pilet.

En 2007 Les Montreurs d'Images fêteront leurs trente ans. Une nouvelle pièce, Novecento de A. Barrico sera sortie sous leur chapiteau. Nous leur souhaitons beaucoup de succès pour ce nouveau projet.


Le Théâtre Les Montreurs d'Images
Dernière représentation: vendredi 26 janvier 2007
www.montreursdimages.ch

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